Les conseils pour le triptyque d'HEC par nos experts d'Oral Prépa.
Sommaire
La structure de cette épreuve peut se décrire à partir de la répartition des admissibles en groupes de quatre. Parmi ces quatre candidats, deux vont chacun tirer au sort un sujet et le préparer, chacun étant seul à connaître la teneur de ce qu'il doit défendre et exposer, les deux autres étant d'abord observateurs de deux joutes théoriques avant de tirer eux-mêmes au sort leur propre sujet à défendre et illustrer.
Chaque admissible devra défendre une thèse, s'opposer à la thèse ou à l'argumentaire de la thèse, assister à la confrontation et l'évaluer, et endossera les trois rôles de convaincant, répondant et observateur, dans un ordre ou un autre.
La structure de base est la suivante : le convaincant essaye de convaincre un répondant, qui résiste soit à la thèse elle-même, soit à l'argumentaire de la thèse, répondant qui devient à son tour, et pour le sujet qu'il a préparé, convaincant, alors que les deux observateurs, qui ont besoin chacun d'avoir assisté à deux affrontements, soit au travail de quatre candidats, pour répondre, chacun à leur tour, aux demandes du jury, vont devenir à un moment, et toujours chacun à son tour, convaincant, à un autre moment, répondant.
A la différence de l'entretien où l'on cherche à vous poser des questions personnelles, les sujets en triptyque sont des sujets de réflexion personnelle et vont relever de thématiques :
1. Economiques: Développement durable et rentabilité sont-ils conciliables ? Existe-t-il encore un secteur automobile français ?
2. Politiques : Le vote est-il une arme ? La vie privée d'un chef d'état relève-t-elle du domaine public ?
3. Ethiques : Ethique et commerce font-ils bon ménage ? Que nous apprennent les ruines de l'avenir ?
4. Esthétiques : Blondes ou brunes ? Est-on artiste par accident ?
5. Liées à l'actualité : Musk est-il un fou ou un génie ? L’Europe est-elle en danger ?
6. Liées à des clichés : La réussite n'est-elle que la revanche du bonheur ? On n'arrête pas le progrès.
7. Indémodables/philosophiques : La fin justifie-t-elle les moyens ? La raison du plus fort est-elle la meilleure ?
Le but de cet exercice est d’évaluer quatre grands registres d’aptitudes requises chez un manager :
1. Qualités de décideur : sens stratégique, capacité de prise de décision, capacité à assumer sa responsabilité, lucidité et réalisme, capacité à évaluer.
2. Qualités d’animateur : capacité à travailler en équipe, capacité à déléguer, capacité à motiver, capacité d’écoute, pouvoir de conviction, capacité à gérer des situations de conflit.
3. Qualités intellectuelles et morales : autonomie de la pensée et du comportement, aptitude à cerner les problèmes, vivacité intellectuelle, aptitude à réagir positivement, tolérance, honnêteté intellectuelle.
4. Qualités d’expression en public : concision, clarté, structure du raisonnement, argumentation, imagination, choix des mots, pouvoir de synthèse.
Pour ceux d'entre vous qui sont également admissibles à l'EDHEC, vous remarquerez que l'épreuve de groupe dans la trilogie de l'EDHEC cherche finalement à évaluer des compétences assez proches.
Pour le convaincant :
Le premier point fondamental est de faire attention au chronomètre ! Il faudra exprimer clairement l’opinion défendue avec 3 arguments soutenus par 3 exemples clairs. Nous conseillons également de tenir en réserve quelques arguments et exemples supplémentaires, en anticipant les limites de son propre raisonnement sur lesquelles risque de s’appuyer le répondant.
Il faut également être très attentif à ce que dit l’autre, et préparer les contre-arguments et les contre-exemples. La posture conformiste de la majorité des convaincants peut alors devenir un atout : ne pas hésiter à sortir des contre-exemples dérangeants, à faire apparaître les limites de la thèse adverse.
Vous pouvez écouter les objections mais ne surtout pas aller vers le consensus mou “en fait on est d’accord sur tout sauf sur quelques détails, c’est chouette hein”. Si votre répondant conclut par “donc nous sommes d’accord” et que ce n’est pas le cas selon vous, faîtes le savoir.
Il peut être rusé et stimulant, lorsque l'on tient le rôle du convaincant, de soutenir la thèse la moins attendue, pour permettre au répondant de bien assumer l'antithèse, plus facile, qui pourra alors faire l'objet d'une réfutation susceptible de faire avancer le traitement du sujet.
Pour le défendant :
Certains dans le rôle du répondant reprennent machinalement tous les arguments du convaincant. Lister les arguments n’a aucun intérêt puisque tout le monde les a déjà notés. Il vous faut au contraire réutiliser ces arguments dans votre réponse mais en les analysant, les complétant ou au contraire les réfutant.
Vous devez donc dans ce rôle chercher à apporter de nouveaux arguments pour construire votre thèse tout en respectant le convaincant (ne l’insultez pas, contrôlez-vous !).
Il est ensuite conseillé d’éviter les formules rhétoriques servant uniquement à gagner du temps.
Enfin, n’oubliez pas de conclure en soulignant les points d’accord mais aussi de désaccord, un débat ne se termine que rarement par un consensus, encore plus si le sujet est polémique.
Pour l'observateur :
Le candidat fait la synthèse du débat auquel il a assisté puis le jury lui pose ensuite des questions. Ces questions peuvent concerner l’actualité ou les questions de société.
Analyser le fond comme la forme. Un candidat fait des anglicismes tous les deux mots, on le relève. Les deux sont hors-sujet, on le dit. Le raisonnement de l’un est contradictoire, on explique pourquoi, etc...
Il y a parfois les quelques pièges tendus par le jury dont le classique « quelles notes mettriez-vous aux candidats ? ». Il essaye souvent de montrer que les notes données ne sont pas cohérentes avec ce qu’on a relevé du débat, donc attention à être très attentif aux prestations qu’on observe ! D’une manière générale, le plus important est de ne pas retourner sa veste : certains jurys tentent de vous mettre en contradiction pour que vous vous défendiez en vous justifiant. Évidemment, cela ne tient pas si vous vous rendez compte que vous avez dit une énorme bêtise, dans ces cas-là, mieux vaut le reconnaître.
La première erreur est souvent du coté du convaincant ou répondant et de vouloir dominer à tout prix. Il est très risqué d'interrompre systématiquement l'autre pour exiger de lui des illustrations, puisque les qualités d'écoute seront alors considérées comme insuffisantes.
Aussi, vouloir écraser l'autre, lui faire perdre ses moyens, rend difficile une recherche finale de synthèse ou la construction d'un consensus conditionnel et mesuré. Vouloir impressionner l'adversaire, sur un sujet qui s'y prête, en lançant des chiffres et exigeant de lui qu'il les valide ou les invalide, peut se retourner contre le candidat.
Enfin, oublier la présence du jury. Or, celui-ci joue le rôle de « quatrième homme », même s'il est apparemment hors jeu, ne pose de question ni au convaincant ni au répondant. Mais il assiste à tout, voit tout. Il serait dès lors préjudiciable de ne se focaliser que sur celui qui est en face.
Nous vous invitons également à consulter notre article sur les erreurs à éviter en entretien de personnalité et de motivation pour votre préparation aux oraux.
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